Le Chemin de l’Inca (Inka Trail en anglais et Camino inca en espagnol) est l’appellation donnée au trekking qui rejoint communément le kilomètre 82 de la voie ferrée Cusco-Aguas Calients, au site de Machu Picchu.
En réalité, le terme de « chemin inca » désigne tout tronçon de sentier appartenant au grand réseau de routes incas appelé Qapac ñan qui, à partir du règne de l’empereur Pachacutec au 15e siècle, permettait de relier les villes actuelles de Quito à Santiago du Chili sur plus de 4000 kilomètres, et la zone côtière à l’Amazonie en passant par les hauts cols andins.
Le tronçon utilisé par les randonneurs pour rejoindre Machu Picchu est en partie bien conservé, et il n’est pas rare de marcher sur les dalles ancestrales placées là par les travailleurs de l’empire il y a plus de 600 ans. Victime de son succès, le Chemin de l’Inca est strictement réglementé depuis 2001 : seulement 500 personnes sont acceptées chaque jour, dont 200 seulement sont des touristes, les autres étant des guides et des porteurs. La réservation se fait plusieurs mois à l’avance par le biais d’agences de voyage uniquement.
Bien que très fréquenté, le Camino inca n’en perd pas moins son charme. Il permet en effet d’appréhender divers milieux naturels au cours des 4 jours de randonnée qui le constituent.
Le départ, qui se fait peu après la bourgade d’Ollantaytambo, offre un panorama intéressant sur une végétation andine de moyenne altitude (2800 mètres) composée de plantes grasses, d’herbes hautes et de queñuales, spécimens d’arbres endémiques de la région. La sente traverse la rivière Urubamba avant de s’engager vers les terrasses de Patallacta, face au village de Llactapata. Il faut remonter la rivière Cusichaca pour finalement trouver Wayllabamaba, le dernier village de l’itinéraire. S’ensuit l’ascension du col de Warmi Wañanusqa (« femme morte » en quechua du fait de ses crêtes à l’allure de silhouette féminine couchée) à 4215 mètres d’altitude. C’est le point culminant de l’itinéraire. À cet endroit, la végétation est celle de montagne (zone de puna en quechua), avec une herbe rase et quelques fleurs d’altitude selon la saison.
Il est fréquent, en redescendant de l’autre côté, d’être pris dans une mer de nuages denses. Au fur et à mesure de la descente abrupte se découvre aux yeux du randonneur la Ceja de Selva (forêt de nuages) typique de cette zone appelée « piémont amazonien ». Dans cette région vivent de nombreuses espèces d’arbres endémiques ainsi que plusieurs centaines de variétés d’orchidées. Cependant, l’immersion dans ce nouveau milieu naturel est de courte durée puisque le sentier s’engage de nouveau vers les hauteurs. Dans la montée vers le prochain col se trouvent les ruines du tambo de Runkuraqay. Les tambos étaient des relais construits le long des chemins incas pour héberger et nourrir les chasquis, ces messagers de l’empire qui parcourraient le Qapac ñan en courant (il n’est pas possible de monter à dos de lama, et à cette époque, les chevaux n’avaient pas encore fait leur apparition au Pérou).
La sente continue de s’élever vers les montagnes, passant à côté du petit lac de Cochapata avant d’atteindre le col de Sayaqmarka à 3950 mètres d’altitude. Sur le versant situé de l’autre côté du col, le randonneur découvre les ruines de Sayaqmarka puis le tambo de Qunchamarka. Le troisième et dernier col de l’itinéraire est enfin franchi, à 3650 mètres. Reste ensuite une longue redescente par une série de 1500 marches sculptées à même la roche par les Incas : plus de 1000 mètres de dénivelé négatif sont ainsi parcourus avant d’arriver au pied du dernier tronçon du chemin menant à la Porte du Soleil. De là, le site de Machu Picchu se dévoile dans toute sa splendeur au regard du marcheur : parfois baigné de nuages, parfois illuminé des premiers rayons du jour. Les randonneurs du Chemin de l’Inca sont parmi les premiers à arriver sur place chaque matin, aux environs de 6h. Une chance pour découvrir ce site archéologique et paysager hors du commun dans la tranquillité du petit matin !
À savoir :
Pour les moins marcheurs, il est également possible de commencer le trekking au km 104 (2 jours de marche).
Voir le page dédié au Pérou et aux séjours que nous proposons dans ce magnifique pays qui nous tiens à cœur.
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